Lanester se met au clair avec son éclairage public

Juché à sept mètres de hauteur dans une nacelle élévatrice, Hervé vient d’enlever une antiquité. Des oiseaux avaient même fait leur nid dans ce luminaire vétuste qu’il n’a été possible de décrocher qu’en découpant les boulons bloqués par la rouille. Pour ce lampadaire posé sur poteau béton, la manipulation toutefois n’a pas pris trop de temps. « Ce n’est pas toujours le cas quand on doit intervenir là où il y a des fils nus », indique ce professionnel de Citéos, qui totalise près de 30 ans dans le métier.

Au pied du camion, son collègue Yoann prépare le nouveau matériel : des fixations neuves, un boîtier de raccordement étanche, une lampe led de 53 watts qui remplacera l’ancienne « fluo » de 100 watts, ainsi qu’une crosse plate qui permettra de mieux diriger le faisceau d’éclairement vers le sol. Le vieil équipement partira en recyclage.

Un chantier sous haute sécurité

Le temps de l’opération, l’alimentation électrique a été coupée au niveau de l’armoire de commande, celle-ci étant mise de surcroît sous cadenas de manière à éviter toute ingérence. La procédure de sécurité veut aussi que sur une intervention en nacelle il y ait une seconde personne en bas pour parer à toute difficulté.

Au bout de cette rue Diderot, après le remplacement d’un dernier luminaire, Hervé et Yoann poursuivront leur travail sur d’autres points d’éclairage dans Lanester. Sur ce type de chantier, ils cumulent sept à huit missions par jour, dans des conditions parfois plus compliquées, quand il s’agit notamment d’espaces à forte circulation où il faut veiller à bien se signaliser et savoir garder son calme.

Une fiche d’identité pour les luminaires

La ville de Lanester possède un important parc d’éclairage public dont elle a confié la maintenance à Morbihan Énergies : 4 600 luminaires sur mâts, poteaux béton, façades et entièrement géo-référencés. Cette cartographie en forme de fiche d’identité permet d’en connaître l’état d’usure et vient faciliter cette action de rénovation.

L’entreprise Citéos a été chargée de renouveler 1 050 luminaires sur 2025 après une première série de 220 en 2024. « Nous avons pris en compte les points les plus prioritaires. Certains luminaires avaient 40 à 50 ans et n’étaient pas réparables car le matériel n’existe plus », précise Christophe, technicien d’affaires.

Les lampes à ballon fluorescent dont la vente n’est plus possible en France depuis 2015 et les lampes à sodium qui seront frappés de la même interdiction en 2027 vont faire place à des boîtiers led (diode électroluminescente), solution plus efficace et plus durable en voie de généralisation. La puissance moyenne qui est de 113 watts sur les 1200 luminaires concernés passera à 53 watts, avec une économie d’énergie de 46 % et un niveau d’uniformité et d’éclairement accrus.

Un éclairage qui tient compte des lieux et usages

Cette rénovation va au-delà d’un simple transfert de technologie. Deux études ont été réalisées préalablement pour inclure les typologies de rues et les espaces paysagers dans la définition des puissances, des optiques de lampe, de la température des couleurs. Car il ne s’agit plus d’éclairer indifféremment mais en fonction du lieu, des usages et aussi de l’environnement pour atténuer les nuisances lumineuses en vertu d’un arrêté de 2018 relatif à la protection du ciel nocturne et de la biodiversité.

Sur les 1200 luminaires rénovés de Lanester, 800 seront en outre connectables. Ils pourront à terme être équipés de capteurs intégrés en vue d’une surveillance centralisée à distance. Tous ces apports technologiques permettront de gagner en efficience énergétique et faciliteront la maintenance préventive.

Un bon éclairage de la cité est devenu aujourd’hui un élément qualitatif de la vie publique.

L’investissement de 884 070 € HT est financé par un prêt Intracting de 618 849 € de la Banque des Territoires et une subvention de 265 221 € de Morbihan Énergies